Introduction
Après le week-end Modern Masters 2015 fin mai en limité, c’est le Modern version construit qui fait son show en juin : trois Grands Prix (Charlotte, Copenhague et Singapour) vont permettre aux joueurs d’utiliser les cartes récemment rééditées. Pour vous joindre à la fête, je vous propose de prendre les commandes d’un des piliers du format : Burn.
Le plan
L’un des bons côtés de Burn, c’est que le plan de jeu est absolument limpide : utiliser de petites créatures et un maximum de sorts de dégâts directs à lancer directement dans le visage de l’adversaire pour le mettre à mort avant qu’il ne vous fasse subir la même chose.
Idéalement, on voudrait donc commencer avec un Guide Gobelin ou une Vive-lance du monastère suivi d’un Eidôlon de la Grande célébration, avant de brûler son adversaire à grands coups de Charme de Boros et de Foudre. L’air de rien, tout peut aller très vite, et il est envisageable de gagner dès le tour 3 avec une séquence comme :
- Tour 1, Vive-lance du monastère, attaque (adversaire à 19 PV)
- Tour 2, Vive-lance du monastère et Guide Gobelin, attaque (adversaire à 15 PV)
- Tour 3, Commandement d'Atarka (3 dégats à l’adversaire et +1/+1 à vos créatures), Foudre, attaque (adversaire à -2 PV)
Et bien entendu, tout cela se fait sans compter qu’en Modern, votre adversaire va bien souvent vous donner un coup de main en payant des points de vie avec des terrains comme Estuaire Pollué ou Conduits de Vapeur. Bref, quand tout se passe comme prévu, le jeu donne une impression de facilité absolument déconcertante.
L’ennemi public n°1 : le gain de points de vie
Il y a toutefois un inconvénient à avoir une stratégie aussi bien définie : vos adversaires n’auront pas de mal à identifier la meilleure facon de la combattre. Attendez-vous donc à faire face à du gain de points de vie, des cartes comme Rhinocéros de Siège ou bien Fourbes de Cuisine. Fort heureusement, si vous parvenez à anticiper le moment ou l’adversaire va essayer de se soigner, vous pourrez l’arrêter net avec le tout nouveau tout beau Commandement d'Atarka, ou son ancêtre Défoncecrâne. Savoir garder ces sorts pour le bon moment est absolument critique, et fera une grande différence entre les bons joueurs de Burn et les autres.
La philosophie du feu
La deuxième qualité à cultiver pour maitriser le deck est ce que les anglophones désignent sous le nom de Philosophy of Fire. Il s’agit de savoir quand utiliser vos dégâts directs pour tuer les créatures en face et vous protéger, et quand il est plus judicieux de les pointer directement sur l’adversaire quitte prendre soi-même de lourds dégâts. Facile, vous dites ? Alors imaginez la situation suivante : les deux joueurs sont à 4 PV, avec une seule carte en main, et votre adversaire vous attaque avec sa seule créature : un Nacatl Sauvage 3/3. Votre dernière carte en main est Foudre. Est-il plus sage de tuer ce Nacatl Sauvage, ou bien faut-il serrer les dents et encaisser ? Dans le premier cas, vous perdez la chance de gagner immédiatement la partie si vous piochez un second sort de dégâts directs. Mais dans le second cas, vous pourriez bien ne même pas survivre à ce tour si la dernière carte dans la main de votre adversaire est un autre Foudre…
Vous l’aurez compris : si ce jeu est simple à comprendre, il est profondément complexe à bien maitriser. Ce qui en fait à mon sens un choix à la fois puissant et fort intéressant. Alors n’hésitez plus : brûlez les tous !
Pierre Dagen